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Lettre d’information N°18

Sans titre   acrylique sur toile,  100 x 56 cm.

Référence OL/PI 0045

De la qualité de l’oeuvre

Dans la création picturale libre, l’oeuvre est matériellement finie mais son sens reste ouvert. Dans le « vieil art contemporain », le concept précède l’oeuvre-objet et la justifie, grâce à un discours, son sens est définitif, il est l’oeuvre. Ces artistes bloquent la liberté d’interprétation, en affirmant que la souveraineté du sens n’appartient qu’à son créateur qui en a le contrôle complet. Le sens de l’objet-oeuvre est alors fermé sur lui-même, à sens unique ce qui limite la vie propre de l’oeuvre. Ils font correspondre l’objet-oeuvre à un concept, rabougrissant ainsi l’oeuvre qui se trouve prisonnière et dénaturée. Le sens de l’oeuvre elle-même est donné par le discours qui la justifie; l’oeuvre est alors soustraite à la liberté d’interprétation, elle ne sert plus que de faire-valoir. L’oeuvre-discours pose plusieurs problèmes. Dans un discours, on arrive toujours à se tirer d’affaire, à dire ce que notre interlocuteur à besoin d’entendre, à en travailler le contenu, à le rendre conforme aux nécessités de l’échange. L’intentionnalité primant sur l’objet alors se pose la question du statut de l’artiste, ce dernier pratiquant en réalité une forme de littérature associée à du bricolage plus ou moins élaboré.

Réflexions sur l’art et sur la vie /extrait 18

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